SOPHIE ET FRANCOIS: LE CARNET DE VOYAGES
Dernière mise à jour de cette page: 22/11/2014
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CROISIERE SUR LE CARGO PORTE-CONTENEURS SAMSKIP EXPRESS
Cette page vous a permis de suivre notre croisière de l'été 2014.
Elle se déroulait à bord du cargo porte-conteneurs Samskip Express.
Une autre page sera ajoutée d'ici quelques semaines, avec notamment des vidéos.
LA CHRONOLOGIE DE LA PAGE EST INVERSEE:
LES ELEMENTS LES PLUS RECENTS SONT AJOUTES AVANT LES PLUS ANCIENS.
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On se limitait à une semaine de navigation côtière.
Rotterdam -> Dublin -> Waterford -> Cork -> Rotterdam.
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Retrouvez, ci-dessous, des pages thématiques sur notre croisière.
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1er septembre 2014. Arrivée à Rotterdam, fin du voyage.
Arrivée à Rotterdam vers 5 heures du matin. Petit déjeuner saucisse oeufs au plat (ras le bol à la fin...). Récupération des passeports auprès du duty officer. Débarquement, marche jusqu'au poste d'accueil du Princess Beatrix Haven. Taxi pour le bureau d'immigration, et direction la gare.
Fin de cette croisière d'un genre très spécial. C'était vraiment très intéressant, on revient avec des centaines de photos et de vidéos. Une page thématique les présentera d'ici quelques semaines.
Nous sommes aussi contents à l'arrivée qu'au départ. Contrairement à ce que l'on pensait il y a encore une semaine, nous ne renouvellerons pas ce type de vacances: le manque de confort est vraiment trop important. Le bruit, les vibrations, les relents de gas-oil, l'absence d'ascenseur, l'absence de stabilisation et la nourriture étaient vraiment problématiques. Mais ça reste une expérience enrichissante et inoubliable.
L'équipage est sympathique, on a bien rigolé à la soirée Karaoké. Les officiers, dont le commandant Franc Bock et son second, sont aussi très sympathiques et ouverts: nous avons beaucoup apprécié de pouvoir accéder sans restriction à la passerelle, et d'obtenir des réponses à toutes nos questions. Nous les en remercions.
Le chef mécanicien, Vitaly Shchiptsov, est nettement plus réservé, et un peu bourru. Cela dit, c'était très sympathique de nous faire visiter la salle des machines, et de répondre à nos questions. Nous l'en remercions.
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31 août 2014. Journée en mer, en route vers Rotterdam.
Cela nous avait été promis depuis plusieurs jours, on va enfin pouvoir visiter la salle des machines !
Le chef mécanicien me fournit un casque de protection contre le bruit, et ce n'est pas superflu. L'ennui, c'est que l'on ne peut pas se parler: il faut recourir à des gestes, comme si nous étions sourds-muets.
Le moteur de propulsion du navire est un 9 cylindres en ligne, développant 8400 kW, soit 11300 chevaux.
Il engloutit 1/2 litre de gas oil par seconde, soit 1800 litres par heure.
Le trajet Rotterdam -> Dublin durant environ 36 heures, cela fait 65000 litres consommés.
La vitesse de rotation est constante: 500 tours par minute.
Lorsque le commandant de bord actionne la manette des gaz, l'orientation (pitch) des pales de l'hélice est modifiée, sans modification de sa vitesse de rotation.
D'habitude, le chef mécanicien (russe) parle très peu et ne sourit pas. Mais là, il est dans son élément, et on sent qu'il en est fier. On le voit enfin sourire franchement, et ses yeux brillent: il aime clairement son métier.
Vers 21 heures, on atteint le pas de Calais. C'est un entonnoir dans lequel s'engouffrent des navires lancés à pleine vitesse. Le spectacle est tout simplement hallucinant. Des navires, sur notre gauche et sur notre droite, convergent sur nous, et semblent se livrer à une véritable course de vitesse. A cela s'ajoutent les ferries entre la France et l'Angleterre, qui tentent de passer à travers tout ce trafic.
La radio n'arrête pas de s'adresser aux navires pour les mettre en garde contre la présence de trafic à leur proximité, et les inciter à la prudence. Tu parles.
Le radar indique que le ferry Nord Pas De Calais se dirige vers nous, sur nos 3 heures. Il envoie d'ailleurs des messages radio à la cantonade, du genre Poussez-vous tous de là ! Exploration aux jumelles depuis l'aileron droit: rien, on ne voit rien qui ressemble à un navire. Soudain, bon sang, des feux rouge et vert nous arrivent dessus: le Nord Pas De Calais vient couper notre sillage à environ 300 mètres de nous.
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Allez savoir pourquoi, nous avons eu du mal à trouver le sommeil...
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30 août 2014. Cork, dernière escale du Titanic !
La ville de Cork est, heureusement, bien plus grande que celle de Waterford. Beaucoup de lieux à visiter (y compris une ancienne prison !), beaucoup de commerces et de pubs.
Retour au navire. Le départ n'est pas pour tout de suite, on a le temps de flâner un peu.
19:00, arrivée du pilote du port. Le navire fait un demi-tour sur place, dans un mouchoir.
Du grand art: ce type est plus habile avec un porte-conteneurs que moi avec une voiture !
Il nous faut une bonne heure pour descendre la rivière Lee, et rejoindre l'océan atlantique.
Tout au long du parcours, les paysages irlandais sont magnifiques.
Mais, passer devant la ville de Cobh, ultime port d'escale du Titanic, est-ce bien raisonnable ?
21:00, on descend au pont principal, dans la salle à manger de l'équipage. Hum, il y a de l'ambiance là dedans. Les Philippins sont effectivement des fanas de karaoké. Ils nous remettent un énorme catalogue de chansons, pour que nous y fassions notre sélection. En même temps, hop, une bouteille de bière chacun, histoire de bien lever les inhibitions.
Sophie interprète 3 chansons au total. Plus elle chante, plus le roulis du navire est prononcé, et ce n'est pas une blague. De là à y voir un lien de cause à effet...
Il va encore falloir bien fixer les objets, si on ne veut pas que tout se balade dans la nuit.
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29 août 2014. Ballade irlandaise à Waterford.
Peu après minuit, le chargement est terminé. Vrombissement des machines, ça vibre à nouveau de partout, et on largue les amarres.
Réveil en fin de nuit, peu avant 6 heures. Le navire commence son entrée dans l'Océan Atlantique. La dépression dont on nous parlait hier semble nous avoir attendus au tournant.
Le navire tangue fortement (+/- 4 degrés d'amplitude), ça tape de tous les côtés. Comme nous sommes tout à fait à l'arrière, nous sommes malmenés comme des yoyos: ça monte, ça descend, ça monte, ça descend... J'ai un peu de mal à frapper ce texte, les fautes de frappe sont anormalement nombreuses: alprs forc&ment, le tzxtr n'esr pas très lusible ! Vous vuyez ce que je veix dire ?
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Le petit déjeuner est plus léger que d'habitude: would you like eggs and sausages ? Euh, pas vraiment. On va se limiter à des toasts car on a vraiment peur de tout renvoyer dans les minutes qui suivent...
On apprendra un peu plus tard que le vent était de force 8 à 9 Beauforts, soit Frais à Grand frais (environ 75 km/h). La mer avait des creux de plus de 7 mètres, soit mer forte.
Le Celebrity Infinity fait lui aussi escale à Waterford aujourd'hui. Il est trop volumineux pour se mettre à quai, et il doit donc mouiller au large, puis décharger ses passagers par chaloupe. Ca, c'est la théorie. En pratique, la mer étant trop mauvaise il renonce à débarquer ses passagers. Bon, ils ne ratent pas grand chose...
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Cristalleries, vestiges viking et rues étroites, on a vite fait le tour de la ville.
21:30, RAZZIA SUR LA CAMBUSE !
Pas question de se retrouver à nouveau avec le ventre vide en fin de nuit. Nous décidons de faire une descente à la cambuse, et de faire main basse sur tout ce qui traîne. A notre arrivée, nous croisons le chef mécanicien qui en sort. Visiblement, il a eu la même idée que nous. Bon, c'est très simple: s'il nous balance, nous le balançons, vu ?
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28 août 2014. Un petit tour à Dublin.
La nuit a été un peu difficile, le navire étant secoué dans tous les sens: vent de force 8, roulis, tangage et lacet de plusieurs degrés. Difficile de rester immobile dans le lit. Eh oui, ce n'est pas stabilisé comme un navire de croisière: il faut bien caler les objets si on ne veut pas les voir valser. Ca s'est calmé à l'heure du petit déjeuner, il y a même du soleil.
Petit tour sur la passerelle. Le commandant nous informe que nous allons rencontrer une dépression venant de l'ouest. L'Irlande devrait nous protéger et en atténuer les effets.
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A l'avant du navire, on aperçoit des dauphins. They are not playing, they are hunting, nous indique le commandant (Ils ne jouent pas, ils chassent): en effet, en se plaçant devant le navire, ils sont poussés par une couche d'eau et ils n'ont plus qu'à maintenir la gueule ouverte pour attraper des poissons. Ils sont vraiment très intelligents.
Arrivée prévue à Dublin entre 13:30 et 14:30. Nous devrons nous rendre à pied à l'immigration, puis à un bureau d'où nous pourrons appeler un taxi. Il nous faudra alors trouver un accès à Internet pour publier ce journal.
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Les manoeuvres d'entrée dans le port de Dublin sont réalisées d'une main de maître par le commandant. Il se met à quai avec des gestes très lents et très surs.
Moi, avec le logiciel Ship Simulator, je percute toujours le quai. J'ai encore des progrès à faire. Heureusemment, j'ai un bon professeur !
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Et hop, on débarque. Comment d'habitude, nous sommes victimes du mal de terre: l'immobilité du sol nous donne des vertiges, et il est difficile de marcher en ligne droite. Bah, après quelques Guinness, ça devrait aller mieux !
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27 août 2014. De Rotterdam à Dublin.
1:30 du matin, le chargement est terminé. Le navire se met à vibrer à la mise en route des machines. Environ 15 minutes plus tard, les amarres sont larguées, et nous quittons le quai. Il nous faut gagner la mer du Nord, située environ 30 km en aval du fleuve, la Nouvelle Meuse.
Derechef, nous nous rendons sur la passerelle. Il y règne un calme et un silence étonnants. Le commandant est à la manoeuvre, et son second surveille les environs aux jumelles. Il n'y a pas de pilote du port à bord.
Vers 3:30, nous atteignons enfin la mer du Nord. Durant ces 2 heures de navigation fluviale, nous n'avons pas perdu une miette du spectacle. Les diverses balises font ressembler le port à une guirlande de Noël. Mais en cas d'erreur de navigation, c'est le père Fouettard qui distribuera les cadeaux !
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7:30, c'est l'heure du petit déjeuner. La nuit a été courte, nous sommes complètement exténués. Heureusement, le roulis nous a bercés comme des bébés: on adore ça !
Le navire et le commandant étant allemands, on a droit à un Frühstück: le cook nous sert une saucisse de Francfort et des oeufs au plat. Pourquoi pas ?
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Petit tour sur la passerelle. Le commandant est seul, et il aime la conversation. Ca tombe bien, on a plein de questions ! Le tout en Anglais, évidemment.
Nous sommes en train de passer de la mer du Nord à la Manche: à tribord, les falaises de Douvres sont baignées par le soleil. Pas mal de ferries naviguent dans les parages; la prévention des collisions est une activité essentielle du commandant... quand il n'est pas distrait par des touristes bavards !
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Un petit oeil vers l'avant du navire. Notre chargement de 480 conteneurs est impressionnant. A raison de 30 tonnes maxi par boîte, ça nous fait, disons de 10000 à 14000 tonnes de fret !
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Le roulis devient plus faible, mais le tangage augmente. Bah, du moment que ça bouge, et que l'on n'arrive pas à marcher en ligne droite, ça nous va.
Allons faire un tour vers la proue, pour voir ce qui s'y passe. Pour commencer, il nous faut obtenir le feu vert de l'officier de quart: pas question de se balader comme un touriste, car cela peut être dangereux, notamment par mauvais temps.
La balade permet d'observer le système de tringles (on ne connaît pas le terme exact) qui lie les conteneurs entre eux.
A la proue, des marins s'adonnent à leur activité favorite: gratter la rouille, poncer, protéger, peindre. Ben oui, un navire en mer, ça rouille en permanence !
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26 août 2014. Permission de monter à bord.
Grasse matinée car on risque de se coucher très tard, le départ étant prévu vers minuit.
Vers 14:30, un taxi vient nous chercher à l'hôtel. Passage au bureau de l'immigration, avec présentation obligatoire des passeports, et ce bien que nous ne sortions pas de l'espace Shengen. Puis le taxi nous emmène au Beatrixhaven. Nouvelle présentation des passeports, et du billet de voyage: on n'accède pas aux quais comme ça.
Et l'accès au navire est aussi très Rock and roll: nous devons longer la zone de stockage des conteneurs, au bord du quai: 2 mètres de large à tout casser. Au delà, c'est le grand plongeon. Nous longeons le Samskip Courier, puis atteignons le Samskip Express.
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A peine montés à bord, nous sommes conduits vers la zone de rassemblement, pour un petit exercice de sécurité. Il s'agit de prendre place à bord d'une chaloupe, inclinée à 45°, et destinée à être mise à la mer en chute libre. On doit accéder à son siège, s'y installer et s'y sangler. Et avec l'inclinaison, on prend une sacrée suée...
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Dîner vers 17:30. Nous croisons le Commandant de bord qui vient juste de finir de dîner. Il se présente à nous, ce qui nous permet de connaître son rang car il ne porte pas d'uniforme.
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Allons faire quelques clichés, à terre et sur le navire.
Pendant la durée du chargement, le port du casque est exigé.
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Bien que nous soyons à quai, le navire est régulièrement soumis à un léger roulis: chaque dépose d'un conteneur (30 tonnes tout de même), provoque un déséquilibre, accompagné d'un bruit sourd. Au début, ça surprend, mais on s'y fait rapidement.
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25 août 2014. Découverte de Rotterdam
Rotterdam a été bombardée par la Luftwaffe en mai 1940. 800 tués, 80000 sans abris. Le centre-ville est totalement détruit. Voilà qui explique l'aspect très moderne de la ville: rues très larges, pas de bâtiments anciens. Cela fait un peu penser à Brest, en un peu moins laid: moins de béton, plus de verre et d'acier. Bref, on n'aime pas, mais alors pas du tout.
Bon, ce qui nous intéresse surtout, c'est le port.
Le premier port d'Europe, le troisième port du monde, derrière Shanghai et Singapour.
Une petite visite s'impose. Nous choisissons la compagnie Spido pour faire une petite excursion.
L'excursion commence au pont Erasmus, et se termine au Beatrix Haven.
Une petite minute: le Beatrix Haven est l'endroit où nous devons embarquer demain !
Et notre cargo s'y trouve déjà, en train d'effectuer son déchargement/chargement.
Mieux encore, la vedette de Spido effectue son demi-tour juste devant !
Parmi les ouvrages emportés pour ne pas s'ennuyer en mer, Oceans's Songs d'Olivier de Kersauson. Et voici ce qu'il dit de la mer d'Irlande, sur laquelle nous voguerons dans 2 jours: Cette mer est un immense broyeur, un pétrin maudit dont on sort moulu. (...) Quand je navigue en mer d'Irlande, je ressens toujours une légère torsion dans les reins.
Gloups, je veux pas y aller !
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Voilà, ce sont nos dernière paroles.
Mardi 26 août, à 16 heures, on embarque. Vers minuit, on largue les amarres.
Toute la journée du mercredi 27 se passera en mer: mer du Nord, Manche puis mer d'Irlande.
Jeudi 28, arrivée à Dublin en fin de matinée.
D'ici là, cette page ne pourra pas être mise à jour.
Contents de vous avoir connus...
Suivez notre périple sur MarineTraffic.
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Le Samskip Express est un navire de la compagnie Samskip. La flotte de cette compagnie comporte (en 2014) 14 navires. Loin du gigantisme des énormes porte-conteneurs transocéaniques modernes, il s'agit d'une flotte de feeders.
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Construit en 2006, le navire est de dimensions modestes: 140 mètres de long, 22 mètres de large.
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La position de notre navire peut être connue en direct, grâce au site MarineTraffic.

Remarques:
- Les heures indiquées sont UTC (ou GMT). La France étant en UTC+1 en hiver et en UTC+2 en été, il faut les corriger en conséquence.
- La position du navire n'est pas toujours transmise en temps réel: parfois, elle n'est plus transmise pendant plusieurs heures.
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Ca y est, votre curiosité est piquée au vif, et vous voulez en savoir plus sur cette formule de vacances ?
Alors jetez un oeil sur les liens suivants:
Slow is beautiful,
le guide des voyages en cargo.

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Article du Monde:
Le voyage en cargo,
ou le charme de la lenteur.
Article du Routard:
Voyager en cargo.
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